Tu vois je t’aime un peu comme on ferme les yeux face au soleil brûlant
Un peu à reculons et toujours à tâtons, je goûte mon présent
Je le domine bien, je le tiens dans la main, à quoi bon l’avenir ?
Je le vois incertain, il est mieux, c’est certain, à quoi bon y courir ?
Je marche l’œil fermé pas pressée d’arriver si je sais qu’il existe
L’avenir, ou bien lui, dans les deux cas, ça luit dans mes rêves autistes
Je resterai fichée dans mes joies affichées de liberté sur pattes
Il en faudra du vent pour m’arracher, vraiment, un joli coup de latte,
Un éclair, du génie, que sais-je ou que nenni, je me plante peut-être
Suis-je un chêne un roseau un vilain p’tit oiseau sur la branche d’un hêtre?
J’aime trop tout, trop peu et je rouvre les yeux je me plais dans la lune
Et ce halo brumeux ce concert silencieux sont toute ma fortune
Ainsi nul ne me nuit j’arpenterai mes nuits toujours à l’abordage
De ces joyaux passants que sont ces doux instants où tout devient mirage.
Poème du 16 mai 2008, une époque où il était easy de déambuler de nuit dans les rues de Paris. J’aime toujours son adresse à personne en particulier ou à la vie en général, et sa musique douce-amère des fiertés solitaires qui ne se drapent jamais mieux que dans leur fuite.