C’est pas très poli, comme titre, mais comme dit Eric La Blanche dans un bouquin qu’il faut que je lise, on a le devoir de se mettre en colère.
Moi, petite, un jour où j’avais plus mes lunettes, je me suis cassé les dents sur le ciment.
Force est de constater qu’on est un certain nombre dans ce cas, puisque pendant que les ministres s’agitent dès qu’un déséquilibré lâche un Allahou akbar, Lafarge Holcim, non content de toucher nos granulats précieux à travers CICE, chômage partiel et marchés publics, a été doté quand même d’une affiche façon festival de mur du çon de gens qui se sont dit « ok, on va financer l’armement de Daesh mais après tout c’est pas comme si on n’était pas déjà habitué à graisser des pattes à coups de millions. »
Par exemple Jean-Claude Veillard, incomparable au pipeau politique,
L’ex-PDG Bruno Lafont, dont Wikipedia nous apprend « qu’à la suite de cette affaire, [il] a renoncé à présider le pôle développement durable du Medef », mais est resté un temps dans les CA d’EDF et d’Arcelor-Mittal, rechignant à quitter les planches.
Et l’entreprise continue de mettre carrément la pollution sur Seine.
Après ces recherches, je comprends mieux pourquoi j’ai des palpitations à chaque fois que je vois ce panneau Lafarge en plein rond-point sur la route de Grenade. Et toute ma compassion à ces Lafarge locaux, qui se coltinent en partie la gestion de nos petits déchets quand l’État a tant de mal à se débarrasser des gros.
Plus fraichement arrivé et donc pas mouillé en Syrie, l’actuel PDG (pardon, CEO…) me permet cependant, par ricochet, de rigoler un bon coup. En effet, d’après wikipedia, il est actuellement nommé au conseil d’administration du World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), une sorte de boum du top des boites les plus ostensiblement foireuses sur le plan environnemental, en train de se greenwasher le nombril au point de faire actuellement passer leur site pour celui de l’IUCN, dites.
Bref, il y a dans cette liste d’entreprises de quoi piocher moult sujets bizness, avec lesquels on ne risque pas de laisser béton la poilade, mais sur lesquelles on peut coller quelques affiches.