Dans un calendrier CCFD-Terre solidaire 2021, il y a des chiffres sur la faim dans le monde, tirés du rapport de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) : 1er risque sanitaire dans le monde, qui touche 1 personne sur 10, 1 enfant sur 3 dans les pays en développement.
Bizarrement, ces chiffres terrorisants glissent sur moi. Trop amers, trop culpabilisants, dans un monde où le cynisme a envoyé valser nos atermoiements entre habitude et fatalisme, ils ne sont qu’un écho à d’autres chiffres, le faible coût des matières premières importées, les sommes faramineuses dégainées pour perfuser les banques, reconstruire Notre-Dame, influencer des décideurs et décideuses à Bruxelles et ailleurs… Ça fait bien longtemps qu’on pourrait l’éradiquer, cette faim dans le monde. Juste, on a piscine. C’est pas nouveau.
Il reste un chiffre pourtant qui retient mon attention : la moitié des 690 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde sont des producteurs alimentaires.
En gros, non contents de scier à peu près toutes les branches sur lesquels on est assis (eau, océans, forêts, sols, énergies…), on choisit d’affamer, plutôt que Bezos, Hastings, Munsk ou Kempczinski, précisément celles et ceux qui nous permettent de bouffer à la source, dites.
Constat idéal pour une spéciale dédicace au mathématicien-Goncourt Hervé le Tellier entendu début juillet. À Dorothée Barba qui avait la bonne idée de toujours demander à la fin de son émission « sur quoi avez-vous changé d’avis ? », il a répondu :
« Ah ben je vais plomber l’ambiance… Très longtemps, j’ai cru que l’humanité allait survivre à sa connerie. Chuis pas sûr… » avant de faire référence à l’inaction politique sur la question du réchauffement.
Mais ne restons pas queneau devant la situation : c’est-y pas le moment de déclarer l’OUverture de la LIbération de tous les POtentiels ?