Le 27 novembre 2021, le président du Niger Mohamed Bazoum exprime sa reconnaissance à la France.
Le 28 novembre, il y a 3 morts et 11 blessés grave parmi des civils lors du passage du convoi Barkhane à Tera au Niger.
Tout autour : des centaines de manifestants-témoins, qui craignent que la France arme les djihadistes, voulaient voir le contenu du convoi, et accusent l’armée française de leur avoir tiré dessus.
Le ministre de l’Intérieur nigérien, Alkache Alhada, annonce qu’une enquête sera ouverte.
Deux jours après, le 30 novembre, Mohamed Bazoum le fait devenir ministre du Commerce.
En France, on retient qu’un convoi militaire, au loin, a été ralenti par des manifestants violents, bien qu’armés de bâtons.
En Afrique, que l’armée française a tué des civils nigériens.
Comment peut-on imaginer que si l’on met un couvercle sur la cocotte-minute, ça empêche la montée en pression ?
Un peu plus à l’Est, cinq jours après, le 3 décembre, Emmanuel Macron se félicite de la vente de 80 rafales aux Émirats Arabes Unis.
Au vu des éléments précédents, dans quel univers utopique se gargariser d’être le 3ème exportateur mondial d’armes est susceptible de nous aider face aux enjeux actuels ?
Actuellement, une partie de la population du Sahel a faim.
Sècheresse, famines, conflits armés et réfugiés climatiques ne sont pas que les cartes 30, 37, 39 et 40 de La Fresque du Climat. C’est une réalité d’aujourd’hui, pas de 2050, pas des « générations futures » ou du « monde d’après ».
Quiconque ose parler de sécurité intérieure et de maintien de l’ordre au mépris de ces réalités internationales actuelles est au mieux un doux dingue, au pire un danger pour la nation, qui, rappelons-le, n’est jamais qu’un territoire avec des gens dessus soumis aux mêmes lois.
La décroissance, notamment de l’armement, n’est pas seulement une nécessité face à l’urgence climatique. C’est un outil indispensable pour la stabilisation géopolitique et la diplomatie. Quand le sentiment anti-français monte, quand on l’alimente, toutes les Françaises et tous les Français sont mathématiquement en danger.
La décroissance est un formidable accélérateur de justice, nationale et internationale.
Reste à décider : soit on la subit, soit on la choisit.