Entre les courses au Biocoop, les marchés et les paniers de légumes hebdomadaires, ça faisait un moment que je n’avais pas mis les pieds dans le Super U du coin.
Mais il s’agissait de trouver des bâtons de colle 21g (qui s’avèrent n’en faire que 20) et des stylos Frixion. Comme à l’impossible nul n’est tenu, j’ai eu le plaisir d’y faire un saut.
Car oui, 1ère bonne nouvelle : la boite de 100 mouchoirs U Nature a été prise d’assaut. Des armadas de parents d’élève, peut-être sincèrement écolos, peut-être dans la crainte du shame de ne pas le paraitre assez, sont visiblement passés avant moi. Lotus (entreprise Svenska Cellulosa Aktiebolagetet, Suède) et Kleenex (entreprise Kimberly-Clark, États-Unis) n’ont qu’à bien se tenir. Je me rabats sur une boite en bas à droite, 180 au prix de 100, avec l’écolabel aussi pour être doublement ravie.
Pour info, le mouchoir en papier fait partie des 5 objets retenus par l’historienne Jeanne Guien pour éclairer l’histoire du consumérisme.
2ème bonne nouvelle : un long rayon central du magasin, véritable pivot autour duquel les flux s’articulent, était pendant des années consacré à la barbaque. Les côtelettes et blanquettes de bébés animaux, les bavettes et autres chipolatas y ont été intégralement grand remplacées par les produits frais bio, de la crèmerie aux galettes de soja, et jusqu’aux fruits, bio itou, qui ont enfin tombé leurs chemises de plastique ! Certes, encore beaucoup de produits laitiers et du suremballage, mais quand même, c’est une petite révolution culturelle qui ne manquera pas de faciliter la végétalisation de l’assiette chez les particuliers.*
Je suis donc sortie parfaitement réjouie par ce petit virage symbolique, mais pas que, amorcé par les équipes de Dominique Schelcher, qui a publié en 2022 Le bonheur est dans le près, chouette expression peut-être piquée à Philippe Gaberan (Empan, 2012) ou à la une de Philosophie magazine (2020). (Quoi, on ne pourrait pas mettre de copyright sur tout ?)
PS : En CP, il faut un porte-vues vert, en CE1 il en faut un bleu, en CE2 que sais-je. Avant de collectionner un arc-en-ciel, j’ai recouvert le précédent à coup de feuilles colorées/scotch, je vais voir si ça vieillit bien (?)
PS2 : Existe-t-il des enseignantes qui se sont lancées dans la demande d’un paquet de farine et/ou de sucre aux parents en lieu et place des traditionnels bâtons de colle ? Avec des ateliers express « fabrication et distribution de colle à papier » pour mettre leurs élèves en responsabilité ?
PS3 : Où déposer dans chaque ville les 4 paires de ciseaux, 3 équerres et 12 taille-crayons récupérés au fond des chaumières ? Soit pour reconstituer ensemble des kits revendus pas cher au profit de la coopérative scolaire par exemple, soit pour permettre à chacun de venir y piocher le stylo vert manquant ? Une sorte de Troc ta Trousse. Peut-être que des parents d’élèves ou des enseignants font déjà ça ?
*On a accéléré par ici sur le plan collectif en cochant « sans viande » pour la cantine. Période test, pour l’instant, c’était saumon le 1er jour et omelette le 2ème, comme tout le monde. Espérons que ça passe crème fleurette !