Courrier envoyé jeudi 9 février à MM. les Maires de Cahors, Arcambal, Saint-Géry-Vers, Bouziès, Tour-de-Faure, Saint-Cirq-Lapopie, Saint-Martin-Labouval, Cénevières, Calvignac, Cajarc, Saint-Pierre-Toirac, Faycelles, Capdenac, Mme la Maire de Montbrun, et M. Serge Rigal, Président du Conseil départemental du Lot :
« J’apprends dans un article de Médiacités Toulouse du 6 février dernier que la ligne Cahors-Figeac, déclarée d’utilité publique en 1879 et abandonnée par les pouvoirs publics dans les années 80, risquait d’être démantelée [pour être remplacée par une voie « verte » cyclable.]
Ma mère l’empruntait régulièrement dans les années 50. Grâce à cette ligne et à un peu de marche, à 12 ans, elle pouvait passer les vacances chez ses cousins à Faycelles pour un coût et un bilan carbone minimes. Vous avez probablement des exemples similaires dans votre entourage.
Je fais 15 km A/R à vélo par jour pour le travail : je connais l’intérêt des pistes cyclables. Mais les cyclistes et les automobilistes ne prennent déjà pas les mêmes routes pour rallier Cahors à Figeac, et la sécurisation des premiers pourrait se faire à bien moindre coût.
Le transport est en France le secteur qui émet le plus de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Les Lotoises et Lotois sont déjà confrontés à ses effets : gels tardifs après des hivers trop doux, canicules, pénurie d’eau… Ils et elles ont autant droit qu’ailleurs à la sauvegarde de leurs infrastructures, à la conservation de leur patrimoine ferroviaire, même en mauvais état, pour ne pas voir sacrifiée une possibilité de déplacements quotidiens des habitants à moyen ou long terme au profit d’une installation principalement touristique.
En tant qu’élu du « Lot à venir, un Lot durable où l’on vit bien », vous avez toute légitimité à faire valoir ce droit.
Car enlever des rails, c’est condamner définitivement la ligne. C’est confirmer un abandon technologique, faire aveu d’échec dans la transition énergétique et écologique, et entériner sa dépendance au tout-voiture et aux lobbys pétroliers malgré les avertissements de l’Agence Internationale de l’Énergie.
Merci pour votre attention et très belle journée. »
Je remercie chaleureusement le Président Serge Rigal et son cabinet pour la rapidité de leur réponse, lundi 13 février :
« J’ai bien pris connaissance de votre courrier et je tenais à vous remercier pour l’attention que vous portez aux enjeux ferroviaires et climatiques auxquels notre département est confronté. Ces sujets sont extrêmement importants pour moi comme pour tous les membres du Conseil départemental, comme en témoigne le projet de mandat intitulé « Lot à Venir » que vous connaissez.
Je comprends votre colère, mais permettez-moi d’user de nuance quant à la question de la ligne Cahors-Capdenac. Cette ancienne ligne de train n’a plus de vocation ferroviaire. Le dernier train de voyageurs a circulé en 1982, soit il y a plus de 40 ans. Quant au dernier trajet à vocation touristique, il a été effectué en 2003. Plus aucun train n’est en circulation depuis cette date sur ce tronçon qui est aujourd’hui envahi par la végétation.
La voie verte en projet sur ce tronçon apporte plusieurs avantages. Elle permettra de conserver l’emprise dans le domaine public, de garantir l’entretien des ouvrages d’arts (ponts et tunnels) et l’unicité du tracé. De plus, les voies vertes emportent avec elles beaucoup de points positifs pour le climat ainsi que pour notre économie locale : elles permettent, par l’utilisation des modes doux de déplacements, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de limiter la pollution de l’air (comme vous le savez peut-être, l’essentiel de nos déplacements en voiture s’effectuent sur des courtes distances), mais aussi de contribuer à la création d’emplois. Les voies vertes contribueront également au maintien en bonne santé des Lotois en facilitant la pratique du vélo.
En espérant avoir pu répondre à vos préoccupations, je vous prie de croire à l’assurance de mes sentiments les meilleurs. »
Non seulement M. le Président du Conseil départemental du Lot n’a pas répondu à mes préoccupations, mais il les a clairement aggravées.
Et les vôtres ?
-> La pétition qui pourra aidera, peut-être, à éviter l’enterrement de la ligne Cahors-Capdenac…